Crédits photos : © Lena Peyrard / © Ivana Adaime Makac / © Ellande Jaureguiberry 




TERRA MATER

The Others Art Fair, Turin (Italie)
Du 2 au 6 novembre 2022

Avec Ivana Adaime Makac et Ellande Jaureguiberry 

Commissariat d’exposition Lena Peyrard
Présenté par Julio artist-run space

Projet lauréat de l’Open Call for Curators, par The Others Art Fair. 



L'exposition Terra Mater invite à imaginer des alternatives fantasmés à l'organisation du vivant à l'ère de l'Anthropocène. Ce terme, qui désigne une nouvelle époque géologique dominée par l'action humaine, est synonyme d'un ensemble vertigineux de questions éthiques, politiques et scientifiques. Il désigne un point de non-retour et une remise en cause radicale de nos représentations du monde, notamment de la frontière entre nature et culture.

En réaction aux bouleversement actuels qui nous précipitent dans le vide, l'exposition Terra Mater révèle un champ des possibles où se mélangent les règnes biologiques. Elle présente un ensemble de céramiques et une série de dessins de l'artiste français Ellande Jaureguiberry ainsi qu'une installation de l'artiste argentine installée à Paris, Ivana Adaime-Makac. Les deux artistes ont à cœur de réintégrer dans notre rapport au monde le vivant et le care au sens du terme défini par Joan Tronto « tout ce que nous faisons en vue de maintenir, de continuer, ou de réparer notre monde de telle sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible ». Leurs œuvres mutantes, mystérieuses et empreinte de sensualité se situent à la frontière de la recherche et de la fiction et nous parlent de la possibilité d'une société nouvelle où les êtres auraient la capacité de s'affranchir des déterminismes sociaux et des représentation du genre. Elles participent ainsi à l'écriture d'une nouvelle fable qui fait écho aux écrits du philosophe écologiste français Baptiste Morizot au sujet d'une politique des interdépendances et de la lutte contre ce qui détruit le tissu du vivant.

Ainsi l'exposition Terra Mater nous emporte dans un va et vient incessant entre décrépitude et revitalisation, entre le féminin et le masculin, où les viscères, les fluides, les résidus sont mis à nus afin de créer un nouveau cycle de vie et un autre rapport à l'autre. Combinant préhistoire, biologie occulte et science-fiction en un spectacle déconcertant, les œuvres présentées prennent la forme de temples sacrés ou de reliques à l'aura résolument mystique. Elles sont les passeuses d'un monde à un autre, les guides du rite initiatique auquel nous invite les artistes, dont les pratiques se teintent de spiritualisme. Le projet que nous dévoilons ici est une invitation à considérer le soin à l'échelle du vivant et du non-vivant, pour la transformation de notre rapport au monde par l’alliance avec la terre et non par son exploitation.




Lena Peyrard