© Ludovic Beillard
IN THE HANGING GARDEN NO ONE SLEEPS

La Réserve-Bienvenue, Bordeaux
Du 25 au 27 juin 2021
Dans le cadre du week-end de l’art contemporain à Bordeaux

Avec Pierre Andrieux, Mehdi Besnainou, Sarah Bonnet, Vincent Canayer, Else Charcosset, Pierre Clement, Tatiana Defraine, Franck Éon, Lyse Fournier, Émilie Goa, Guillaume Laidain, Johann Milh, Simon Rayssac.

Commissariat d’exposition Lena Peyrard

︎︎︎ Mehdi Besnainou (aka Mehdi Palmtree), «The Engine Garbage » : composition musicale, 8' 44'' reprise libre de la chanson «The Hanging Garden » du groupe The Cure, réalisée pour l’événement.
A écouter ICI 


Déterré d'entre les ruines de Babylone, se révèle un jardin empreint d'images fantômes et de mirages exotiques. Longtemps fantasmé, il se dessine comme un paysage nostalgique nourrit par les souvenirs de terres boisées d'Amytis. Mais alors vient la nuit où dans le jardin suspendu, nul ne dort. Sur les rythmes obsédants de la chanson The Hanging Garden, du groupe de musique new-wave The Cure, des créatures d'un autre temps percent la nuit de leurs cris sourds. Il y est question de jardin d'insomnie, d'hallucinations narcotiques, de chimères obscures prêtes à bondir sous le halo de la lune. Sous nos yeux, les statues prennent vie, et chuchotent leurs histoires épiques sur une ligne de basse entêtante. L'image qui reste est celle d'un jardin où la nature se fait reine, métamorphosée en l'exposition-décor d'une histoire sombre peuplée de formes de la nuit.


Le morceau The Hanging Garden devient ici le point de départ d'un imaginaire collectif empreint de références à la musique, au monde végétal, aux paysages sensoriels. À l'occasion du week-end de l'art contemporain de Bordeaux, La Réserve Bienvenue se métamorphose alors en jardin de l'esprit et lieu du vivant. Loin d'être clos, il est un territoire infini de rencontres, à l'image des treize univers qui se télescopent au sein de l'exposition In The Hanging Garden No One Sleeps. C'est ainsi que dans les espaces de l'atelier, la création se donne à voir luxuriante et déploie un panorama où s'unissent les formes de la nature et l'artificiel, le rythme et la paresse, l'ombre et la lumière. L'exposition se présente alors comme une oasis de contemplation où, lovés au creux de l'espace, la langueur s'empare de nos membres, et l'extase de nos sens. Silence. Musique. Les notes se succèdent, lancinantes. Elles colorent ce tableau vivant d'une teinte mystérieuse. Couleur qui se fait aussi odeur, puisque portée par des caresses invisibles d'un parfum volatile, réveillant en chacun des fantasmes hallucinés. Agitations sensibles. Le temps de quelques jours, le jardin de la Réserve Bienvenue dévoile aux visiteurs ses secrets, qui, portés par des airs envoûtants et les images d'un délire végétal, plongent peu à peu dans la transe de l'insomnie.

Lena Peyrard